SOCIEDAD DE BIBLIÓFILOS CHILENOS, fundada en 1945

Chile, fértil provincia, y señalada / en la región antártica famosa, / de remotas naciones respetada / por fuerte, principal y poderosa, / la gente que produce es tan granada, / tan soberbia, gallarda y belicosa, / que no ha sido por rey jamás regida, / ni a extranjero dominio sometida. La Araucana. Alonso de Ercilla y Zúñiga

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Editor: Neville Blanc

Tuesday, March 08, 2011

EN EL DIA DE LA MUJER


Vinicius de Moraes
Receta de Mujer

Receta de mujer y otros poemas (1960)

Las muy feas que me perdonen
Mas la belleza es fundamental. Es preciso
Que haya en todo eso algo de flor
Algo de baile, algo de haute couture
En todo eso (o si no
Que la mujer se socialice elegantemente en azul como
en la República Popular China).
No hay término medio posible. Es preciso
Que todo eso sea bello. Es preciso que de pronto
Se tenga la impresión de ver una garza apenas posada
y que un rostro
De vez en cuando adquiera ese color único del tercer
minuto de la aurora.
Es preciso que todo eso sea sin ser, pero que se refleje
y florezca
En el mirar del hombre. Es preciso, es absolutamente
preciso
Que sea todo bello e inesperado. Es preciso que unos
párpados cerrados
Recuerden un verso de Eluard y que en unos brazos se
acaricie
Algo más allá de la carne: que se los toque
Como el ámbar de una tarde. Ah, déjenme decir
Que es preciso que la mujer que está allí como la corola
ante el pájaro
Sea bella o tenga por lo menos un rostro que recuerde un
templo y
Sea leve como un resto de nube: mas que sea una nube
Con ojos y nalgas. Lo de las nalgas es importantísimo.
De los ojos, entonces
Ni decirlo: que miren con cierta maldad inocente. Una
boca
Fresca (nunca húmeda) es también de extrema
pertinencia.
Es preciso que las extremidades sean flacas; que unos
huesos
Sobresalgan, especialmente la rótula en el cruzar de
piernas, y las puntas pélvicas.
Cuando se enlaza una cintura ondeante.
Gravísimo es sin embargo el problema de los huesos
claviculares: una mujer sin ellos
Es como un río sin puentes, Indispensable
Que haya una hipótesis de barriguita, y en seguida
La mujer se alce en cáliz, y que sus senos
Sean una expresión greco romana, más que gótica o
barroca
Y puedan ilumniar la oscuridad con una potencia mínima
de 5 bujías.
Es muy menester que calavera y columna vertebral
Casi se muestren; y que exista un gran latifundio dorsal!
Que los miembros terminen como tallos, y bien haya un
cierto volumen de muslos
Y que sean lisos, lisos como pétalo y cubiertos de
suavísima pelusa
Sensibles, sin embargo, a la caricia o contrapelo,
Es aconsejable en la axila una dulce gramilla con aroma
propio
Casi imperceptible (un mínimo de productos
farmacéuticos!)
Preferibles sin duda los pescuezos largos
De modo que la cabeza dé a veces la impresión
De ser ajena al cuerpo, y la mujer no recuerde
Flores sin misterio. Pies y manos deben contener
elementos góticos
Discretos. La piel debe ser fresca en las manos, brazos,
dorso y rostro
Pero que las concavidades y los huecos tengan una
temperatura nunca inferior
A los 37 grados, pudiendo eventualmente provocar
quemaduras
De primer grado. Los ojos, que sean de preferencia
grandes
Y su rotación al menos tan lenta como la de la tierra; y
Que estén siempre más allá de un invisible muro de
pasión
Que es preciso traspasar. Que la mujer sea en principio
alta
O, si baja, que tenga la actitud mental de las altas
cumbres.
Ah, que la mujer dé siempre la impresión de que, si
cerráramos los ojos.
Al abrirlos ella ya no estaría presente
Con su sonrisa y sus enredos. Que ella surja, no que venga;
que parta, no que se vaya
Y que posea una cierta capacidad de enmudecer
súbitamente y hacernos beber
La hiel de la duda. Oh, sobre todo
Que no pierda nunca, no importa en qué mundo
No importa en qué circunstancias, su infinita volubilidad
De pájaro; y que acariciada en el fondo de sí misma
Se transforma en fiera sin perder su gracia de ave; y
que exhale siempre
El perfume imposible; y destile siempre
La embriagadora miel; y cante siempre el inaudible canto
De su combustión; y no deje de ser nunca la eterna
bailarina
De lo efímero; y en su incalculable imperfección
Constituya la cosa más bella y más perfecta de toda la
creación innumerable.

RECETTE DE FEMME

Que les très laides me pardonnent mais la beauté est fondamentale. Il faut dans tout cela qu'il y ait quelque chose d'une fleur, quelque chose d'une danse, quelque chose de haute couture dans tout cela (ou alors que la femme se socialise élégamment en bleu comme dans la République Populaire Chinoise). Il n'y a pas de moyen terme. Il faut que tout soit beau. Il faut que, tout à coup on ait l'impression de voir une aigrette à peine posée, et qu'un visage acquière de temps en temps cette couleur que l'on ne rencontre qu'à la troisième minute de l'aurore. Il faut que tout cela soit sans être, mais que cela se reflète et s'épanouisse dans le regard des hommes. Il faut, il faut absolument que tout soit beau et inespéré. Il faut que des paupières closes rappellent un vers d'Eluard, et que l'on caresse sur des bras quelque chose au delà de la chair : et qu'au toucher ils soient comme l'ambre d'un crépuscule. Ah, laissez-moi vous dire qu'il faut que la femme qui est là, comme la corolle devant l'oiseau soit belle, ou qu'elle ait au moins un visage qui rappelle un temple ; et qu'elle soit légère comme un reste de nuage : mais que ce soit un nuage avec des yeux et des fesses. Les fesses c'est très important. Les yeux, inutile d'en parler, qu'ils regardent avec une certaine malice innocente. Une bouche fraîche (jamais humide), mobile, éveillée, et aussi d'une extrême pertinence. Il faut que les extrémités soient maigres, que certains os pointent, surtout la rotule, en croisant les jambes et les pointes pelviennes lors de l'enlacement d'une taille mobile. Très grave toutefois est le problème des salières : une femme sans salières est comme une rivière sans ponts. Il est indispensable qu'il y ait une hypothèse de petit ventre, et qu'ensuite la femme s'élève en calice et que ses seins soient une expression gréco-romaine, plus que gothique ou baroque et qu'ils puissent illuminer l'obscurité avec une force d'au-moins 5 bougies. Il faut absolument que le crâne et la colonne vertébrale soient légèrement visibles et qu'il existe une grande étendue dorsale ...

Que les membres se terminent comme des hampes, mais qu'il y ait un certain volume de cuisses. Qu'elles soient lisses, lisses comme des pétales et couvertes du duvet le plus doux, cependant sensible à la caresse en sens contraire.
Les longs cous sans nul doute sont préférables de manière à ce que la tête donne parfois l'impression de n'avoir rien à voir avec le corps et que la femme ne rappelle pas les fleurs sans mystère. Les pieds et les mains doivent contenir des éléments gothiques discrets. La peau doit être fraîche aux mains, aux bras, dans le dos et au visage mais les concavités et les creux ne doivent jamais avoir une température inférieure à 37° centigrades, capables, éventuellement, de provoquer des brûlures du ler degré.

Les yeux, qu'ils soient de préférence grands et d'une rotation au moins aussi lente que celle de la terre; qu'ils se placent toujours au delà d'un mur invisible de passion qu'il est nécessaire de dépasser. Que la femme, en principe, soit grande ou, si elle est petite, qu'elle ait l'altitude mentale des hautes cimes.
Ah, que la femme donne toujours l'impression que si ses yeux se ferment
En les ouvrant, elle ne serait plus présente avec son sourire et ses intrigues. Qu'elle surgisse, qu'elle ne vienne pas, qu'elle parte, quelle n'aille pas.

Et qu'elle possède un certain pouvoir de rester muette subitement, et de nous faire boire le fiel du doute. Oh, surtout qu'elle ne perde jamais, peu importe dans quel monde , peu importe dans quelles circonstances, son infinie volubilité d'oiseau, et que caressée au fond d'elle-même, elle se transforme en fauve sans perdre sa grâce d'oiseau; et qu'elle répande toujours l'impossible parfum ; et qu'elle distille toujours le miel enivrant ; et qu'elle chante toujours le chant inaudible de sa combustion et qu'elle ne cesse jamais d'être l'éternelle danseuse de l'éphémère ; et dans son incalculable imperfection qu'elle constitue la chose la plus belle et la plus parfaite de toute l'innombrable création


Ricetta di donna

Mi perdonino quelle molto brutte
Ma la bellezza è fondamentale. Bisogna
Che ci sia qualche cosa di danza, qualche cosa di haute couture
In tutto ciò (oppure
Che la donna socializzi elegantemente in azzurro, come nella Repubblica Popolare Cinese
Non ci sono mezze misure possibili. Bisogna
Che tutto ciò sia bello. Bisogna che subito
Si abbia l'impressione di vedere un airone appena posato e che un viso
Assuma talvolta questo colore che si può trovare soltanto nel terzo minuto dell'aurora.
Bisogna che tutto ciò sia senza essere, e che si rifletta e sbocci
Nello sguardo degli uomini. Bisogna, bisogna assolutamente
Che tutto sia bello ed inatteso. Bisogna che alcune palpebre chiuse
Ricordino un verso di Eluard e che si accarezzi in alcune braccia
Qualche cosa al di là della carne: che se li tocchi
Come all'ambra di una sera. Ah, ho dimenticato di dirvi
Che bisogna che la donna che sta lì come la corolla davanti all'uccello
Sia bella ed abbia almeno un viso che ricordi un tempio e
Sia leggera come il resto di una nuvola: ma che sia una nuvola
Con occhi e natiche. Le natiche sono molto importanti. Anche gli occhi,
Senza dubbio, che guardino con una certa malignità innocente. Una bocca
Fresca (mai umida!) e anche di estrema pertinenza.
Bisogna che le estremità siano magre; che delle ossa
Spuntino, soprattutto la rotula nell'accavallare le gambe, e le punte del bacino
Nell'intreccio di una cintura semovente.
Gravissimo è, però, il problema del portasapone: una donna senza portasapone
È come un fiume senza ponti. È indispensabile
Che ci sia un'ipotesi di pancetta, e in seguito
Che la donna si innalzi in calice, e che i suoi seni
Siano un'espressione greco-romana, più che gotica o barocca
E che possano illuminare l'oscurità con una capacità minima di 5 candele.
Particolarmente ostinato che il teschio e la colonna vertebrale stiano
Lievemente in mostra; e che esista un grande latifondo dorsale!
Gli arti che terminino come aste, ma che ci sia un certo volume di cosce
E che esse siano lisce, lisce come un petalo e coperte di soavissima peluria
Tuttavia, sensibile alla carezza in senso contrario.
È consigliabile nell'ascella una dolce erba con aroma proprio
Appena sensibile (un minimo di prodotti farmaceutici!)
Preferibili senza dubbio i colli lunghi
In maniera che la testa dia a volte l'impressione
Di non aver nulla a che vedere col corpo, e la donna non ricordi
Fiori senza mistero. Piedi e mani devono contenere elementi gotici
Discreti. La pelle deve essere fresca nelle mani, nelle braccia, nel dorso e nella faccia
Però che le concavità e le rientranze abbiano una temperatura mai inferiore
A 37 gradi centigradi, potendo eventualmente provocare scottature
Di 1° grado. Gli occhi, che siano preferibilmente grandi
E di rotazione lenta almeno quanto quella della Terra; e
Che si collochino sempre al di là di un invisibile muro di passione
Che deve essere oltrepassato. Che la donna sia in principio alta
O, nel caso sia bassa, che abbia l'attitudine mentale degli alti pinnacoli.
Ah, che la donna dia sempre l'impressione che, se chiude gli occhi
Nell'aprirli lei giammai sarà presente
Col suo sorriso e le sue trame. Che lei appaia, non venga; parta, non vada
E che possieda una certa capacità di ammutolire improvvisamente e farci bere
Il fiele del dubbio. Oh, soprattutto
Che non perda mai, non importa in che mondo
Non importa in quali circostanze, la sua infinita volubilità
di passero; e che accarezzata nel fondo di se stessa
Si trasformi in belva senza perdere la sua grazia d'uccello; e che esali sempre
Il profumo impossibile; e che distilli sempre
Il miele ubriacante; e che canti sempre l'inaudibile canto
Della sua combustione; e che mai smetta d'essere l'eterna ballerina
Dell'effimero; e che nella sua incalcolabile imperfezione
Costituisca la cosa più bella e perfetta di tutta l'innumerevole creazione.


Receita de mulher

As muito feias que me perdoem
Mas beleza é fundamental. É preciso
Que haja qualquer coisa de dança, qualquer coisa de haute couture
Em tudo isso (ou então
Que a mulher se socialize elegantemente em azul, como na República Popular Chinesa.
Não há meio-termo possível. É preciso
Qu tudo isso seja belo. É preciso que súbito
Tenha-se a impressão de ver uma garça apenas pousada e que um rosto
Adquira de vez em quando essa cor só encontrável no terceiro minuto da aurora.
É preciso que tudo isso seja sem ser, mas que se reflita e desabroche
No olhar dos homens. É preciso, é absolutamente preciso
Que tudo seja belo e inesperado. É preciso que umas pálpebras cerradas
Lembrem um verso de Eluard e que se acaricie nuns braços
Alguma coisa além da carne: que se os toque
Como ao âmbar de uma tarde. Ah, deixai-e dizer-vos
Que é preciso que a mulher que ali está como a corola ante o pássaro
Seja bela ou tenha pelo menos um rosto que lembre um templo e
Seja leve como um resto de nuvem: mas que seja uma nuvem
Com olhos e nádegas. Nádegas é importantíssimo. Olhos, então
Nem se fala, que olhem com certa maldade inocente. Uma boca
Fresca (nunca úmida!) e também de extrema pertinência.
É preciso que as extremidades sejam magras; que uns ossos
Despontem, sobretudo a rótula no cruzar das pernas, e as pontas pélvicas
No enlaçar de uma cintura semovente.
Gravíssimo é, porém, o problema das saboneteiras: uma mulher sem saboneteiras
É como um rio sem pontes. Indispensável
Que haja uma hipótese de barriguinha, e em seguida
A mulher se alteie em cálice, e que seus seios
Sejam uma expressão greco-romana, mais que gótica ou barroca
E possam iluminar o escuro com uma capacidade mínima de 5 velas.
Sobremodo pertinaz é estarem a caveira e a coluna vertebral
Levemente à mostra; e que exista um grande latifúndio dorsal!
Os membros que terminem como hastes, mas bem haja um certo volume de coxas
E que elas sejam lisas, lisas como a pétala e cobertas de suavíssima penugem
No entanto, sensível à carícia em sentido contrário.
É aconselhável na axila uma doce relva com aroma próprio
Apenas sensível (um mínimo de produtos farmacêuticos!)
Preferíveis sem dúvida os pescoços longos
De forma que a cabeça dê por vezes a impressão
De nada ter a ver com o corpo, e a mulher não lembre
Flores sem mistério. Pés e mãos devem conter elementos góticos
Discretos. A pele deve ser fresca nas mãos, nos braços, no dorso e na face
Mas que as concavidades e reentrâncias tenham uma temperatura nunca inferior
A 37° centígrados podendo eventualmente provocar queimaduras
Do 1° grau. Os olhos, que sejam de preferência grandes
E de rotação pelo menos tão lenta quanto a da Terra; e
Que se coloquem sempre para lá de um invisível muro da paixão
Que é preciso ultrapassar. Que a mulher seja em princípio alta
Ou, caso baixa, que tenha a atitude mental dos altos píncaros.
Ah, que a mulher dê sempre a impressão de que, se se fechar os olhos
Ao abri-los ela não mais estará presente
Com seu sorriso e suas tramas. Que ela surja, não venha; parta, não vá
E que possua uma certa capacidade de emudecer subitamente e nos fazer beber
O fel da dúvida. Oh, sobretudo
Que ele não perca nunca, não importa em que mundo
Não importa em que circunstâncias, a sua infinita volubilidade
De pássaro; e que acariciada no fundo de si mesma
Transforme-se em fera sem perder sua graça de ave; e que exale sempre
O impossível perfume; e destile sempre
O embriagante mel; e cante sempre o inaudível canto
Da sua combustão; e não deixe de ser nunca a eterna dançarina
Do efêmero; e em sua incalculável imperfeição
Constitua a coisa mais bela e mais perfeita de toda a criação inumerável.

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